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Michel Louis Lévy
Administrateur de l'INSEE, en retraite
Membre du Conseil de surveillance de la CNAF
Co-fondateur et ancien président du Cercle de Généalogie Juive
Membre fondateur de Judeopedia.org

Jésus est-il né au solstice d'hiver ?

Michel Louis Lévy

 

Les Évangiles ne disent pas en quelle saison naît le Christ. Mais il y a neuf mois entre Pâques et Noël, qui marqueraient le début et la fin de la gestation humaine. Cette hypothèse est examinée à la lumière des Livres des Macchabées et d'Esther, fondant les fêtes de Hanoukah (25 Kislev) et de Pourim (14 Adar).

La durée de Hanoukah, huit jours, se réfère à la circoncision, et la date du 25 évoque le Premier jour, celui de la création de la lumière. Mais la fête célèbre l'inauguration de l'autel des sacrifices. La censure du Livre des Macchabées, trace d'une hérésie qui en serait issue, complique l'étude du passage de l'une à l'autre signification.

Pourim, fête des Hasards, commémore une non-extermination, qui a plusieurs analogies avec la fécondation. L'évocation des villes fortifiées et des villes ouvertes est une métaphore distinguant les femmes "enceintes" des autres.

Les couples Pâques-Noël et Pourim-Hanoukah pourraient donc être issus, par delà les incompréhensions des langues hébraïque et grecque, et des calendriers lunaire et solaire, de la même sacralisation de la grossesse. (*)

 

Astronomie et biologie

 

Pourquoi Noël est-elle célébrée le 25 décembre, au voisinage du solstice d'hiver ? Les encyclopédies font état, en plus de nombreux allers-retours de la Saint-Nicolas à l’Épiphanie, d'un souci syncrétique des Pères de l’Église, au IIIème siècle, pour faire coïncider les rites païens saluant la renaissance annuelle de la lumière avec la célébration de la venue au monde du Sauveur. Mais les Évangiles - qu'il n'est pas interdit aux Juifs de lire, puisque leurs auteurs étaient certainement juifs - ne font aucune allusion à la saison pendant laquelle naît le Christ. Dans Jean et dans Marc, la relation de la prédication de Jésus ne commence qu'au baptême par Jean-Baptiste. Il y a cependant dans Jean le verset 3, 30 "Il faut que celui-là [le Christ] croisse, et que moi, je diminue ", cité comme instituant la fête du Christ au solstice d'hiver, après lequel la durée du jour croît, et la Saint Jean au solstice d'été, après lequel les jours diminuent.

La Nativité est évoquée dans Matthieu et Marc. Dans Matthieu, les mages viennent du Levant à Bethléem, et suivent une étoile qui " vint se placer au dessus de l'endroit où était l'enfant " (Mt, 2, 9). Dans Luc, ce sont des bergers de Bethléem qui, prévenus par un ange, "trouvent Marie, et Joseph, et le nouveau-né couché dans la mangeoire " (Lc, 2, 16). A propos d’Élisabeth, mère de Jean-Baptiste, Luc précise que "le temps fut révolu où elle devait enfanter (Lc, 1, 57). Pour Marie, l'Annonciation a lieu "au sixième mois " après la conception de Jean (Lc,1, 26 et 36)

Les mages du Levant symbolisent assurément la science astronomique et astrologique des Chaldéens, avec laquelle Abraham avait rompu, à l'injonction divine. Leur présence solennise l’étoile sous laquelle naît chaque enfant, et, dans l'optique chrétienne, l'origine d'une nouvelle ère de calendrier. Quant à la mangeoire de Luc, elle met en situation le point suivant : en quoi la naissance d'un petit d'Homme, un "Fils de l'Homme", diffère-t-elle de celle d'un animal ? Selon cette interprétation, Matthieu inviterait à définir l'absolu du Temps par l'astronomie, à laquelle il est habituel de se référer. Mais Luc le chercherait dans la biologie, et dirait ceci : il est impossible d'imaginer un Temps sans Homme, sans pensée pour le concevoir. Autrement dit, le "big-bang" des astronomes est le même que celui des obstétriciens, qui décrit l'apparition de ma première cellule dans le sein de ma mère.

J'ai fait allusion à la concordance difficile entre les deux repères du Temps, dans un récent ouvrage d'initiation à la démographie : " Les démographes utilisent volontiers la vie humaine comme étalon du temps. Nous sommes habitués à considérer les phénomènes astronomiques comme bases de la mesure du temps et des calendriers. Mais il faut considérer les phénomènes biologiques : […] neuf mois de grossesse, cent vingt ans de vie maximale, [et les âges] du début et de la fin de la vie féconde des femmes, douze ans, cinquante-deux ans. "

 

Date de naissance et date de conception

 

Ces âges ou durées concernent plutôt les femmes. Tout se passe comme si, pour mesurer le temps, les Hommes (hommes et femmes) avaient le choix entre regarder les astres, et regarder les femmes. Or, sur un point particulier, il y a concordance : la périodicité des règles féminines est celle de la lune, d'où, par exemple, l'étymologie commune de "mensuel" et "menstruel". On pourrait étudier si cette coïncidence en est une, et comment elle été analysée par les diverses civilisations.

Selon l'hypothèse avancée, le personnage principal de la crèche de Bethléem n'est pas le Fils ; c'est la Mère. Si la Nativité a lieu au solstice d'hiver, c'est que la conception correspondante, dite "Incarnation" dans la théologie chrétienne, a lieu neuf mois plus tôt, à l'équinoxe de printemps, ce qui nous renvoie de Noël à Pâques. L'hypothèse devient : les neuf mois de Pâques à Noël symbolisent la gestation humaine. Puisque Noël est le 25 décembre, Pâques tombe autour du 25 mars, si l'Incarnation a lieu à Pâques, c'est-à-dire si la Crucifixion et la Résurrection surviennent à la date anniversaire de l'Incarnation. Lors de la Passion se serait donc écoulé un nombre entier d'années (trente-trois, selon une tradition constante) depuis l'Incarnation. La tradition juive interprète de même l'âge de Moïse à sa mort, cent-vingt ans, comme absolument exact. D'ailleurs, que la Résurrection intervienne à la saison de la résurrection de la végétation, et soit aussi Ré-Incarnation, ne pose pas de difficultés majeures.

 

Hanoukah : circoncision, lumière, inauguration

 

Si la séquence Pâques-Noël symbolise les neuf mois de la grossesse, elle est indépendante d'une naissance particulière. Elle pourrait donc avoir été instituée avant l’ère chrétienne. Dans ce cas, le calendrier juif en garderait la trace. La filiation entre Pessah et Pâques est évidente. Mais Noël ? Qu'est-ce qui ressemble à Noël dans le calendrier juif ?

Évidemment Hanoukah. Chaque enfant juif sait que Hanoukah tombe le 25 Kislev, en hiver, au voisinage de Noël, avec laquelle elle présente des analogies, et d'abord d'être la fête des enfants. Ensuite, le 25 du mois. De plus, elle dure huit jours, ce qui n'est certes pas le cas de Noël, mais cette durée, dans la tradition juive, est le temps de la circoncision, depuis celle d'Isaac (Gn ,17, 12). Or précisément, le calendrier des postes portait encore il y a peu "Circoncision" le 1er janvier, ce qui est en effet cohérent avec une naissance le 25 décembre, compté comme premier jour. Luc associe la circoncision de Jésus à sa nomination (Lc, 2, 21), sens qu'a pris aujourd'hui le verbe "baptiser". La circoncision, étant reconnaissance et manifestation de la paternité, donne au Fils son Nom et le fait entrer dans l'Alliance. Le calendrier liturgique des premières églises chrétiennes exalte la séquence "Naissance-Circoncision-Nomination". Dans le judaïsme, ce sont les huit bougies du chandelier qui font allusion à la circoncision.

Ce chandelier rappelle une autre analogie entre Noël et Hanoukah : les bougies du sapin de Noël et celles de la menorah associent ces deux fêtes à la célébration de la lumière, qu'étaient aussi censées célébrer les fêtes païennes du solstice d'hiver. Le Premier jour de la création, l’Éternel dit : "Que la Lumière soit". Le mot "Lumière" est le 25ème du texte, dont les 24 premiers mots rappellent les 24 heures du tohu-bohu originel. D'autre part, si la création d'Adam, le Sixième jour, le vendredi, a eu lieu à Roch Hachana, le 1er Tichri, alors la Lumière est créée cinq "jours" avant, soit le dimanche 25 Eloul. Deux raisons donc pour célébrer la lumière le 25 du mois.

A partir du 25, le mois lunaire de 29 jours est compatible avec la création "ex-nihilo" en six jours, tandis que le mois solaire (décembre) de 31 jours l'est avec le délai de huit jours séparant la naissance de la circoncision. Dans cette optique, la séparation du christianisme et du judaïsme apparaît comme liée à celle du mois lunaire et du mois zodiacal. Tout se passe comme si le rythme lunaire-féminin, éjecté du calendrier romain, y réapparaissait par sacralisation de la gestation, allant de l'Annonciation - à Sarah dans la Genèse et à Marie dans l’Évangile - à la Nativité. Le jour de l'Annonciation, celui où l’Église célèbre le mystère de l'Incarnation, est le 25 mars.

Il reste que la date du 25 Kislev, et la durée de la fête, huit jours, n'est censée commémorer ni la lumière, ni la naissance : elle commémore une inauguration, une "dédicace", Hanoukah, mot utilisé avec ce sens pour la dédicace du tabernacle dans le désert, par Moïse, et pour celle du Temple de Salomon. On lit, au chapitre 4 du premier Livre des Macchabées : " le 25 du neuvième mois, qui est le mois de Kislev, de l'an 148, ils offrirent un sacrifice, conformément à la Loi " ( 52-53) " Ils firent la dédicace de l'autel pendant huit jours " (56) " Judah, avec ses frères et toute l'assemblée d'Israël, statua que les jours de la dédicace de l'autel seraient célébrés en leur temps chaque année pendant huit jours, à partir du 25 du mois de Kislev, avec joie et allégresse. " (59).

 

L'hérésie hasmonéenne

 

Les citations qui précèdent sont extraites d'une Bible chrétienne. Hanoukah est devenue partie intégrante du calendrier juif, mais le texte qui la fonde, lui, n'a pas été admis au canon rabbinique. "Le premier livre [des Macchabées] a été écrit en hébreu. Mais le texte original a été perdu, nous ne le connaissons que par la traduction grecque des Septante. ". Le deuxième livre des Macchabées , écrit semble-t-il directement en grec, commence par deux épîtres, apparemment adressées de Jérusalem aux Juifs d’Égypte, insistant sur la fête du 25 Kislev et sur les événements qui l'ont fondée. Ceux-ci sont d'ailleurs plutôt liés à la notion de purification qu'à celle d'inauguration :"Le jour où le Temple avait été profané par des étrangers, ce même jour, eut lieu la purification du temple, le 25 du même mois qui est celui de Kislev. Avec allégresse, ils célébrèrent huit jours de fête" (2. Mac 10, 5,6). A noter que cette purification se fait à partir du "feu de l'autel", prescrit en Lévitique 6,6, et avec l'huile rituelle, support tout à la fois de lumière et de pureté : " l'huile servait aussi à l'onction des prêtres et à celle du Roi, et le judaïsme se nourrissant de l'attente de l'Oint, toutes les fonctions d'allumage ont une connotation messianique ".

Privée du texte fondateur, la tradition juive a justifié Hanoukah par le miracle de la fiole d'huile, qui permet au chandelier du Temple purifié de brûler huit jours. " La Michnah a totalement ignoré le récit hasmonéen et le Talmud ne se réfère qu'au miracle de la fiole d'huile, à partir d'un texte non académique ( Chabbat 21b), sans doute en raison de l'usurpation par la famille des prêtres hasmonéens du trône de David. ". Le nom "hasmonéen", qui désigne la dynastie issue de Judah Macchabée et de ses frères, pourrait être lié à l'hébreu Chemoné, "Huit", si on admet une confusion entre l'article "Hé", et l'initiale "Het" de Hasmon. Dans ce cas, "Hasmonéens" ne désignerait pas seulement des partisans des usurpateurs, mais surtout des hérétiques qui auraient, par exemple, voulu instituer la célébration du huitième jour, c'est-à-dire du dimanche, comme celui de la lumière et de l'enfant "oint", "machiah' ", Messie. Ce qui est sûr, c'est que les rois hasmonéens furent fortement teintés d'hellénisme. Les Pharisiens (mot que d'aucuns rattachent à "Perses", c'est-à-dire revenus de l'exil de Babylone) ont lutté contre cette hellénisation et contre l'usage exclusif de la Bible grecque. Hanoukah, qui symbolise le triomphe du monothéisme hébreu sur le paganisme grec, était certainement un enjeu important de cette lutte.

 

Les hasards de la conception

 

Et les neuf mois de grossesse ? Hanoukah est au neuvième mois d'un décompte qui place Pessah' à la première lune : "Ce mois-ci est pour vous le commencement des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l'année " (Ex, 12, 2). Il n'y a donc que huit mois, et dix jours, entre Pessah ', le 15 Nisan et Hanoukah le 25 Kislev. Si Hanoukah célébrait une naissance, alors la conception correspondante, neuf mois auparavant, est dans le mois qui précède celui de Pessah'. Or la Pleine lune qui précède celle de Pessah' est le jour de la fête de Pourim, fête des Hasards. Les généticiens insistent sur l'importance du hasard dans toute conception. Chacun de nous est le fruit d'incroyables hasards, et d'abord la rencontre de notre père et de notre mère.

Pourim, officiellement, est le 14 Adar, mais est fixée au 14 Adar-bis, quand l'année est embolismique, "grossie" d'une treizième lune pour rattraper le retard accumulé en trois ans sur l'année solaire. Pourim est donc toujours à la Pleine lune qui précède celle de Pessah'. En hébreu mystique, le secret du calendrier est dit Sod Ha'Ibour, secret de la gestation, et l'année embolismique est dite me'ouberet , enceinte. La décision d'intercaler une treizième lune avant celle du pèlerinage de Pessah ' était certes fondée sur des constatations astronomiques et agricoles, mais relevait en dernière analyse de la décision du Beth-Din. Pour distinguer le douzième ou treizième mois de l'année qui s'achève avec le premier de l'année qui commence, ce qui différencie le calendrier juif du calendrier musulman où rien ne trouble le rythme des douze lunes, il est habile d'instituer une mascarade : Pourim , la fête d'Esther, est à la fois mardi gras, carnaval et premier avril. (On dit que les "poissons d'avril" rappellent l'époque où cette date était celle du nouvel an). De plus Esther, Astarté en langue perse (star en anglais et Stern en allemand), c'est l'étoile, l’astre dont le livre est fondateur de calendrier.

Mais le Rouleau d'Esther ne raconte pas une conception. Il raconte une "non-extermination", celle programmée par le méchant Aman, vizir d'Assuérus, qui règne à Suse. A noter cependant qu'Assuérus règne sur 127 provinces, et que 127 ans est la durée de la vie de Sarah, mère d'Isaac (Gn, 23, 1). Qui est le Roi de la fécondité de Sarah ? Le Nom divin est absent du livre d'Esther, remplacé par la désignation du roi (Assuérus), instrument passif du destin. Pour la première fois dans la Bible apparaît le mot "Juif" (Yehudi ), pour désigner Mardochée et son peuple, éparpillé hors de Judée. Le Livre d'Esther met en scène une conception, mais celle d'un peuple et d'une appartenance, plutôt que celle d'un enfant. Qui est le père de ce peuple ? Assuérus, qui se borne à "ne pas l'exterminer", Judah, fils d'Israël, dont il porte le nom, ou bien Celui dont le Nom n'apparaît pas ?

 

Les murailles de Jéricho

 

Dans le texte, le jour tiré au sort par Aman est le 13 Adar, alors que la fête est instituée au 14 et au 15. Est-ce pour montrer que la Pleine lune, tout comme la période la plus fertile du cycle féminin, dure trois jours ? La distinction de la fin du livre confirme cette hypothèse : les Juifs de Suse célèbrent la fête le 15, et ceux des "villes ouvertes" la célèbrent le 14 (Est. 9, 18-19). Dans la tradition juive, cette distinction a été maintenue pour la date de Pourim dans les villes ouvertes, non fortifiées, et dans "les villes entourées de murailles à l'époque de Josué, fils de Noun ". Cette allusion inattendue à Josué est justifiée par le fait que Josué est vainqueur d'Amaleq, dont descend Agag, exterminé par Samuel et Saül en1. Samuel ,15, et dont Aman "l'Agaguite" est la nouvelle incarnation. Mais l'association de Josué à des murailles fait plutôt penser à celles de Jéricho. Or le personnage essentiel de cet épisode est Rahab, la prostituée, qui, parce qu'elle accueille les deux espions que Josué envoie avant le siège, est ensuite sauvée. Une femme qui couche avec deux hommes la même nuit a un vrai problème, véritablement théologique : qui est le père d'un éventuel enfant ? On peut imaginer que Rahab compte avec angoisse les jours de retard de ses règles, chaque fois qu'elle entend le chofar des Hébreux : un jour, deux jours… et le septième jour, plus de doute : elle TOMBE ENCEINTE, TOMBE ENCEINTE. Dans le livre de Josué, on ne sait ce qu'il advient de Rahab. Mais dans l’Évangile de Matthieu, elle engendre Boaz, et figure dans la lignée messianique. D'ailleurs Rahab, en hébreu, cela veut dire "large", "épanouie".

Le 13 de la lune et du cycle aurait lieu le rapport sexuel fécondant, hasard providentiel, le 14 les "villes ouvertes", c'est-à-dire les femmes non fécondées, dont le cycle va se poursuivre, font la fête, mais le 15, les "villes fortifiées", c'est-à-dire les femmes "enceintes", se distinguent du lot : deux semaines plus tard, les règles ne seront pas au rendez-vous, et pour neuf lunes et dix jours, 280 jours, elles sont peut-être porteuses du Messie.

Notre hypothèse de départ aboutit donc à l'idée qu'avant l'ère chrétienne, certains monothéistes, qui lisaient la Bible en grec, célébraient le dimanche la création de la lumière, au printemps une fête de la Résurrection, une fête de la naissance le 25 du neuvième ou du dixième mois ( des traces existent d'une fête le 25 Tebet, dixième mois ), et huit jours plus tard une fête de la circoncision. Autrement dit, les rites chrétiens sont antérieurs à la date supposée de la vie de Jésus. La double séquence Pâques-Noël, Incarnation-Nativité, et Pourim-Hanoukah, Conception-Circoncision, seraient des traces des disputes entre les trois cycles, solaire, lunaire et féminin.

En l'an 3715 de la conception du monde, Sosigène d'Alexandrie conserva en tout cas quelques traces de Kabbale dans le calendrier solaire que lui commandait Jules César : il fixa l'équinoxe de printemps au 25 mars, premier mois, et le solstice d'hiver au 25 "décembre", dixième mois comme son nom l'indique, de l'année julienne, et il institua à la fin de février une période variable de six ou sept jours, selon que l'année était ou non "bissextile". Mais il commit une petite erreur : 3 jours de trop tous les 400 ans, si bien que du temps du concile de Nicée, en 4085, Noël, le 25 décembre, tombait trois jours après le solstice. Près de treize siècles plus tard, le pape Grégoire XIII, en passant directement du jeudi 4 octobre au vendredi 15 octobre de 1582 (quand tomba Roch-Hachanah de l'année 5343 ?), corrigea l'erreur accumulée depuis le Concile de Nicée, mais non celle commise de César à Constantin, si bien que Noël tombe toujours trois ou quatre jours après le solstice, et que nos signes du zodiaque, commencent bizarrement autour du 21 du mois solaire. Quant au Messie, il pourrait naître en l'an 5777, puisque cette année-là, décembre et Kislev coïncideront : Hanoukah commencera le dimanche 25 décembre, et s'achèvera le dimanche 1er janvier 2017…

Puissions-nous connaître cette époque ! En attendant, n'y a-t-il pas là de quoi inscrire dans les almanachs, et expliquer à l'école laïque ?

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